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[i57o]
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DE LA VILLE DE PARIS.
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183
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CCCXXIV [Xl]. — Touchant les iiic m livres, tournois W.
28 août 1570. (B, fol. g r°.)
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Du xxviii6 jour d'Aoust oudict an v° lxx.
Cedict jour, messieurs les Prevost des Marchans et Recepveur de la Ville de Paris ont remonstré au Bureau de ladicte Ville, où estoient messieurs les Eschevins d'icelle que, pour recouvrer promptement la somme de cinquante mil livres tournoiz, faisant partye de 111e lx" livres tournoiz accordée au Roy cy devant par lad. Ville à rente pour ses urgens affaires, et pour descharger la Ville des lx mil livres tournoiz que le Roy a remys pour la soulde des cinquante mil hommes de pied'2', ilz avoient enprunté en leurs noms, faveurs et soubz leurs promesses et seings ladicte somme de l mil livres d'aucuns particuliers, donl les termes de la restitution d'icelle somme approchent fort, sans toutesfois que led. sieur Recepveur eust aucun fondz pour y satisfaire, mesmes à la partye de xxv* livres tournoiz deue au sr Julles Reste, à payer à Lion, à la foire d'Aoust prochain, et de laquelle led. sieur Prevost luy a faict sa promesse en son nom, soubz autre promesse à luy cy devant baillée par messieurs les Prevost des Marchans et Eschevins de lad. Ville qui estoient
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lors passée par devant Quetin et Ymbert, notaires, le. . . . jour de. . .. <3'. Et pour ce qu'il y alloit de l'honneur et du credit desd, sieurs Prevost des Marchans et Receveur, auroient priez iceulx sieurs Eschevins y pourveoir et donner ordre.
Sur quoy la matiere mise en deliberation, a esté advisé, attendu que les deniers ne se peuvent recouvrer si tost et qu'il n'est possible les envoyer à Lyon durant ce temps, que led. sieur Prevost sera encores supplyé de payer le sr Jehan Baptiste de Gon-dis'4' à Paris, ou le sr de Bonvisy à Lyon, de fournir aud. Julles Reste, ou ses facteurs, lad. somme de xxv mil livres tournoiz aud. Lyon, à la charge de rendre icelle aux prochains payemens de la foire de Toussainctz prochaine, avecq le change de la foire, au pris qu'il aura vallu en ladicte foire de Lion, aux fraiz et despens de cested. Ville de Paris, et de ce bailler par led. sieur Prevost lettres de change et autres seurettez necessaires audict sr Bonvisy ou au sr Jehan Baptiste de Gondis, ce que led. sr Prevost a promis faire. Et de faict en a expedyée lad. lettre de change.
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serves dans le dossier des minutes (Archives nat., H 1881), avec l'original des lettres patentes de Charles IX ordonnant sa mise à exécution, datées de Paris, le t" septembre 1570. D'autres pièces jointes nous apprennent que la Ville eut beaucoup de peine à se faire obéir complètement. Trois bouchers de la boucherie de Sainte-Geneviève, Jean Pinson, Pasquier Paulmier et Pierre Le Juge, refusèrent de s'exécuter et se pourvurent devant le Prévôt de Paris, qui leur ordonna, le 3 octobre suivant, de produire les titres à l'appui de leur prétention. Comme ils ne purent ou ne voulurent point remplir cette condition, le Procureur du Roi les fit assigner, une première fois le 23 octobre, et une seconde fois le 14 novembre, à comparaître en personne au Châtelet, cn la Chambre de la Police, «pour veoir ordonner que les tueries de leurs bestes par eulx érigées seront démolies». Quant aux propriétaires des maisons situées au-dessus du canal voûté, qui avaient transformé cet égout en fosses d'aisances, les uns ne tinrent aucun compte de l'ordre qui leur fut signifié, les autres ne s'y soumirent que provisoirement et ne tardèrent pas à réinstaller leurs latrines aux endroits prohibés. Au bout d'un an la défense dut être renouvelée, et la sentence du 26 août 1570 fut affichée une seconde fois. Le 26 octobre 1071, Pierre Manchon, sergent à verge au Châtelet, en placarda des exemplaires sur la maison faisant le coin des rues Saint-Victor et des Bernardins, maison construite sur le canal voûté, à l'encoignure de la rue Saint-Nicolas-du-Chardonnet, montant vers le Champ Gaillard, du côté de la porte Saint-Victor, sur le portail de l'église Saint-Nicolas, sur la porte Saint-Victor, au coin de la rue de Bièvre et au coin des boucheries Sainte-Geneviève, du côté du Champ Gaillard. De plus, la même sentence fut signifiée verbalement à chacun des bouchers et des propriétaires des maisons visées, ainsi qu'à Aignan Couppey, chargé de l'enlèvement des boues du quartier et du curage de l'égout. Malgré tout, le sang des abattoirs et les matières fécales continuèrent à empester le canal, comme par le passé, si bien qu'en avril 1572 , les habitants du quartier Saint-Victor adressèrent une nouvelle plainte au Bureau de la Ville. Le 23 de ce mois, Guillaume Guillain et François Regnard, maître des basses-œuvres de la Ville, furent commis pour visiter de nouveau l'égout et les maisons voisines, en présence d'un Échevin et du Procureur du Roi.
O Les paragraphes CCCXXIV et CCCXXV n'ont pas été transcrits dans A.
<-) Voir ci-dessus les paragraphes CCXIV, page 125, et CCCI, page 168.
<-' La date est restée en blanc ici et sur la minute de cette délibération, cette dernière conservée aux Archives nationales, dans la liasse H 1881. C'est le texte de la minute, bien préférable à celui du Registre R, qui a été suivi.
(1) Fils de Jérôme Gondi et de Françoise Tornaboni, né le io novembre i5oi, vint en France avec Catherine de Médicis, dont il fut maître d'hôtel. Au mois de septembre i568, la Reine-Mère lui avait fait don d'une maison qu'elle possédait au faubourg SaintGermain. Il fit son testament la méme année, et mourut l'an i58o, riche de 4oo,ooo écus, suivant l'Etoile, ne laissant point d'enfants de Madeleine Bonaiuti, dame d'atour de la Reine. Jean-Baptiste de Gondi et sa femme furent enterrés dans l'église des Grands-Augustins. (Le P. Anselme, Hist, généal, t. III, p..890.)
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